En tant que producteur, il vous est déjà peut-être arrivé de vous plaindre de la pénibilité de la récolte des pommes de terre. Ceci s’est souvent ajouté au souci lié aux infections causées par le mildiou ainsi que la propagation de certaines maladies virales. Pour résoudre tout cela, voici ce que vous recommande Yannick Nguimtsop, ingénieur agronome, maître formateur en agriculture biologique, facilitateur du Projet de développement des chaines de valeurs biologiques dans le département de la Menoua que met en œuvre le Groupement d’Appui pour le Développement Durable avec l’appui financier de Pain pour le monde.
R- Si vous rencontrez les difficultés susmentionnées, c’est certainement la conséquence de n’avoir pas défaner les tubercules avant la récolte.
Q- C’est quoi le défanage ?
R- Le défanage est l’action d’enlever les fanes des pommes de terre avant la récolte des tubercules. C’est la destruction des feuilles et tiges de la plante avant récolte.
Q- À quoi sert-il concrètement ?
R- Son objectif premier (la destruction des « fanes », soit les tiges et les feuilles) est d’avoir une récolte de qualité.
De même, la destruction des fanes permet de détacher plus facilement les pommes de terre des stolons. Ensuite, quand les fanes se dessèchent, leur volume est réduit considérablement, ce qui facilite le travail de récolte. Le faisant, on diminue aussi le risque d’apparition des maladies en fin de saison notamment la diminution des infections causées par le mildiou.
À tout ceci, il faut ajouter la minimisation de la propagation des maladies virales transmises par les pucerons. Enfin, on permet à la peau des tubercules de se solidifier. On obtient ainsi de belles pommes de terre à la récolte.
Q- Comment pratiquer le défanage ?
R- En tant qu’adepte de l’agroécologie et de l’agriculture biologique, je recommande un défanage manuel. Je veux dire, vous vous servez de tout à l’exception des défanants chimiques de synthèse. Ces derniers, en plus de causer des dégâts sur votre sol, peuvent affecter les tubercules.