Sur les hautes terres des régions tropicales, de nombreux agriculteurs cultivent le haricot. Celui-ci peut être nain ou grimpant. Le haricot grimpant offre des rendements plus importants et de plus ces feuilles sont consommables comme légumes. Cette culture se pratique régulièrement lors de la deuxième campagne de culture qui commence dans la saison de pluies et s’achève dans la saison sèche. Pour avoir de bons résultats de la culture du haricot grimpant, il faut bien réaliser le tuteurage.
Le tuteurage consiste à disposer des structures sur lesquelles les tiges volubiles du haricot vont s’enrouler en s’élevant plus haut. De nombreux matériaux peuvent être utilisés pour cela. Dans un souci d’optimisation, le choix préférentiel doit se porter sur les matériaux disponibles, accessibles à moindre coût, solides, bien haut (2 à 2,5 m) et si possible utilisables sur plusieurs saisons. Toutefois, l’on peut utiliser plusieurs matériaux dans les mêmes parcelles pour mieux valoriser les ressources disponibles.
La hauteur des tuteurs : Les tuteurs doivent avoir une hauteur comprise entre 2 et 2,5m. Lorsqu’ils sont trop courts, ils sont insuffisants pour la longue tige du haricot qui doit se développer. S’ils sont au contraire trop longs, le haricot risquera de beaucoup grimper et de produire peu de graines.
La densité des tuteurs : le haricot est généralement planté sur les billons avec des écartements de 20 à 25 cm entre les poquets de deux (2) à trois (3) graines. Il faut à cet effet utiliser un tuteur pour 4 poquets de haricot. Ceci nous donne 40 000 à 62 500 tuteurs par hectare. Ces tuteurs doivent être fixés solidement pour ne pas tomber sous le poids des tiges de haricot.
Les types de tuteurs
- Les tiges de maïs de la saison précédente.
De nombreux agriculteurs cultivent du maïs dans la première saison. Les tiges peuvent être laissées intactes lors de la récolte, et serviront plus tard de tuteurs pour le haricot. Cette méthode est très économique.
- Les tiges de sissongo, herbe à éléphant (Penisetum purpurum).
Le sissongo est une plante abonde et ce de façon naturelle sur les hautes terres tropicales. Cette plante offre des tiges solides qui sont des bons tuteurs pour le haricot grimpant. Pour leur usage, il faut couper de tiges bien hautes de sissongo et racler les bourgeons sur le long de la tige de peur que ceux-ci reprennent en champ.
- Les tiges des Sesbania macrantha et de Vernonia amygdalina.
Les graines de sesbania peuvent être semées de façon intercalaire lors de la mise en place des cultures de première saison. La dormance des graines doit être au préalable levée, en les trempant dans de l’eau bouillante pendant 30 secondes et puis les verser dans un panier. Ses branchages seront coupés et épandus sur le sol après le semi du haricot. Cette biomasse se décomposera et fertilisera le sol. De plus, elle peut être utilisée pour l’alimentation humaine et animale comme légume.
Les graines de Vernonia sont récoltées, et une pépinière est faite. Les plantules sont transplantées sur le bord du champ. Les tiges seront coupées pour servir de tuteur, et les feuilles pourront être utilisées pour l’alimentation humaine et animale, la préparation des remèdes pour les hommes, les animaux et les plantes.
- La structure horizontale surélevée
Placer des poteaux espacés de 3 à 5 m au milieu du billon. Attacher une corde ou autre tige pour relier les sommets des poteaux. Fixez les cordes au sol à raison d’une corde pour 4 plantes de haricot et accrocher le corde à la tige horizontale. Les haricots grimperont dessus. On peut utiliser toute corde possible, en même l’écorce du bambou frais.