Sous le thème « Harmonie avec la nature et le développement durable », s’est célébré le 22 mai 2025, la 25è édition de la Journée internationale de la biodiversité. 12 jours après, le Coordonnateur du GADD visite un de ceux-là qu’il accompagne au maintien d’un bon équilibre entre la nature et les ambitions de développement.
Une allée riche d’émotions et d’enseignement
Il est 9h20 ce mercredi 4 juin 2025, lorsque Georges Ngougni s’installe à la cabine côté passager de la Toyota Hilus 2.8 sortie 2013 du GADD. Le coordonnateur du GADD retrouve à bord le chargé de la communication et du Plaidoyer (Armand Blaise Tagne), deux facilitateur∙ice∙s de projet (Anoudem Maïvine et Kana Tematio), et le chauffeur (Emmanuel Nkueti). Nous empruntons la régionale jusqu’à l’entrée chefferie Bafou et bifurquons pour retrouver la départementale D65.
Il va visiter Beaudelaire Kouegang, un des producteurs les plus engagés que le GADD accompagne dans le cadre du Projet de développement des Chaines de valeurs biologiques dans le département de la Menoua, aujourd’hui dans sa phase 3.
C’est l’une des missions les plus enthousiastes. Elle est riche en émotions. Toute l’équipe est contente à l’idée de rencontrer Beaudelaire Kouegang. Cet ingénieur agronome est un passionné et praticien de l’agriculture biologique et raisonnée. Promoteur de Agro-Semence-Cameroun, il fait dans la production des semences certifiées de pommes de terre, de maïs, du haricot, du macabo, entre autres. Il fournit aussi ces produits arrivés en maturité à travers les différents circuits de commercialisation mis en place par le GADD.
On est tout de suite excité lorsqu’on pense le rencontrer ; surtout dans ses exploitations dédiées à l’agriculture biologique. L’équipe s’y rend ce jour. Elle est tout aussi émerveillée de faire chemin d’une route caillouteuse, boueuse par endroit, avec le secrétaire exécutif de l’ong qui a à cœur l’amélioration des conditions de vie des populations actuelles sans créer des problèmes pour celles qui viennent. Le sentiment d’appartenir à cette grande famille qui œuvre pour la protection de la biodiversité est réel.
En plus de ces émotions, la mission est surtout riche en enseignement. La partie allée en est une séquence compilatoire. Des histoires de vie et leurs commentaires tiennent en haleine. C’est le plus âgé et le plus expérimenté qui parle avec ses enfants. La conversation évolue au fur et à mesure qu’évolue le voyage.
« La ceinture de sécurité est pour celui ou celle qui est à bord d’un véhicule ce qu’est le casque de sécurité pour celui ou celle qui est sur une moto ». C’est le rappel que fait le coordo en enfilant sa ceinture de sécurité. Il va ainsi rappeler la nécessité de toujours enfiler sa ceinture de sécurité lorsqu’on est à bord d’un véhicule. Car, on ne sait jamais, en cas de choc, on est moins en danger comparativement à si on ne l’avait pas enfilée. Ce rappel n’est qu’une mise en bouche.
« Quand nous étions petits, on venait ici ramasser les balles de tennis pour être payé à 100 francs par-là »
Cette autre phrase est prononcée juste au moment où l’on s’apprête à traverser la cour de tennis la plus proche du palais de justice de Dschang. Il se souvient ainsi de ce que très jeune, ses congénères et lui cherchaient comment contribuer aux dépenses quotidiennes. C’est un rappel qui souligne combien il est important de contribuer à l’effort collectif tant au niveau de la famille qu’au niveau un peu plus large de la société. Il faut toujours être prêt à contribuer pour le mieux vivre de tous les éléments de notre biodiversité. D’ailleurs, argumente-t-il plus tard, « n’importe qui a besoin de ce qui est bien ». Nous comprenons très vite ce qu’ignorent les égoïstes. C’est un leurre de croire qu’on doit être le seul ou la seule à profiter de ce qui est bien. Le voyage continue jusqu’à Toufem en passant par le centre-ville de Fokoué.
Séjourner à Toufem par Fokoué, un moment très riche
Très bien est notre séjour à Toufem par Fokoué. En effet, Beaudelaire Kouegang, expert en association intelligente des cultures, l’hôte du jour accueille l’équipe du GADD à la place du marché de Fokoué. Cet arrondissement de la Menoua est situé à environ 25km du centre-ville de Dschang.
Il lui fait visiter certaines parcelles consacrées à l’agroécologie pas très loin de là. Le point d’orgue est la visite d’une importante compostière. Deux tonnes de compost sont produites ici. Elles seront utilisées pour la production des aliments sains au cours de la deuxième campagne de cette année.
Autour de la compostière, le coordo échange avec notre hôte. Il nous explique alors l’itinéraire technique de production du compost en cours de maturation. Des fientes de poules pondeuses, de la bouse de vaches, du biochar, des déchets de culture comme les rafles de maïs et les fanes d’haricot, le membre du conseil départemental de la COBIOME en a fait usage ici. Après les félicitations du coordo, il lui est suggéré la pose d’une étiquette de production.
C’est tout satisfait que le producteur fait visiter les parcelles attenantes ainsi qu’un compost prêt à l’utilisation. Ensemble, nous nous déportons pour le village Toufem. On y arrive sous des colonnes d’esprits qui bénissent la terre et la fructifient. Un changement d’ordonnancement de la journée s’opère. L’agape est servie avant la poursuite de la visite. C’est l’occasion de deux prises de parole majeures et la remise symbolique d’un appui pour la production.
La première est articulée par Baudelaire Kouegang. Il est content de la visite : « c’est vraiment un plaisir pour nous de vous recevoir chez nous ». Il est très satisfait et loue les efforts de cet ancien employeur qui ne cesse de le soutenir.
La seconde est prononcée par le Coordo. Il loue le travail d’équipe que fait la famille Kouegang : « Sur le terrain, nous avons vu que c’est un travail collectif … je salue cette approche collective que vous avez adopté pour faire vos travaux ». Il loue aussi l’engagement entrepreneurial qui s’observe ici et estime qu’il faudrait organiser sur place une visite d’échange avec les autres producteur∙ice∙s.
La pluie étant terminée, l’agape aussi, l’on visite avec délectation les parcelles biologiques d’ici à Toufem. Maïs, pomme de terre, haricot, l’essentiel y est. On peut retourner à Dschang confiant d’avoir renforcer la motivation et pérennisé l’engagement de Baudelaire Kouegang envers l’agriculture biologique. Pour lui, « les visites comme celle-ci encouragent beaucoup ». D’autres producteur∙ice∙s en bénéficieront aussi à l’avenir. Entre temps, le suivi personnalisé des anciens et nouveaux ambassadeurs de l’agriculture biologique continue.
Lire aussi ProCVBio3 : le coordo visite une productrice très engagée
Armand Blaise Tagne L., Chargé de la communication et du plaidoyer
